Des
lendemains qui déchantent
Mercredi
6h50:
Il y a des jours où
se lever est un drame en soi. Je ne parle même pas de l’obligation de regarder
son visage dans le miroir. Ça c’est une torture. C’est avoir des tendances masochistes.
Pourquoi s’infliger tant de souffrance, je vous le demande mesdames?
La lumière me fait mal aux yeux. J’ai une douleur lancinante à la tête chaque
fois que je tente de la bouger d’un côté ou de l’autre et j’oublie le plus
important : Mon visage.
C’est un croisement entre un tableau surréaliste de Picasso, grâce à la boursouflure qui va de ma tempe droite à ma joue. Boursouflure sur laquelle, on
peut facilement distinguer les coups de
peintures d’un violet profond presque bleu nuit dignes des coups de brosse de
Vincent Van Gogh et son impressionnant fouillis.
Je n’ai même plus figure humaine.
Je sors de la salle de bain en titubant après avoir fait une toilette qui s’est
avérée fort douloureuse. Souffrir n’est pas une excuse pour se laisser aller.
Chasser la crasse est un devoir de tous les jours.
Je reprends le chemin de ma chambre
et m’effondre sur mon lit. Non ! Je ne veux pas aller travailler. Je me lamente
sur mon sort depuis quelques secondes lorsque mon portable vibre.
SMS :
« La photo n’est
pas pour aujourd’hui ? »
Oh non !!!! La photo ! J’ai
oublié la photo !
Je ne peux absolument pas me
présenter avec une tête pareille. Mais ma présence est obligatoire. Quel
imbécile a eu l’idée d’organiser un challenge photos ?
Pas de panique, tout va s’arranger,
il suffit que je pense à un plan, sauf qu’en cet instant ma cervelle est vide.
Aucunes idées ne s’y promènent actuellement. Il est encore bien trop tôt et le
choc de la veille n’a rien fait pour arranger les choses.
La veille ! Non ! Mieux vaut ne pas
penser à la façon dont je me suis ridiculisée. J’étais complètement bourrée et
je lui ai littéralement fait du rentre dedans. L’idée même de croiser Reyes me
fait paniquer. Qu’a-t-il pensé de moi ?
Haaaaa!!!!! Je l’affirme, mieux vaut ne pas y penser et garder cette
partie de ma mémoire en sommeil, du moins jusqu’à ce que je puisse retrouver
tous mes moyens et gérer ma crise identitaire.
« Ça craint un max
! »
07h05 : Je dois aller
travailler, je dois aller travailler.
Une demi-heure plus tard: Je dois toujours aller travailler.
J’ai parcouru mon appartement cinq fois et je ne suis toujours pas
complètement habillée. Mais où est passé mon super chemiser blanc qui s’est
pris une légère teinte rosé dernièrement ?
Je déteste mon boulot ! Je déteste les tailleurs ! Je fouille un
peu partout. Ma chambre est une mine de trésor tant il y a de vêtements
malheureusement je n’ai jamais rien à me mettre. Dans mes recherches jusque-là
infructueuses, je tombe sur le fer à repassé chaud. « Je t’ai oublié toi ». Reste à savoir où j’ai pu ranger la planche
à repasser.
10 minutes plus tard :
Chocolat, chocolat,
chocolat. Je n’ai pas le temps de prendre mon petit déjeuner. J’ai comme qui
dirait l’impression d’avoir pris 100 ans en une nuit. Je suis lente et je ne
peux pas m’empêcher de prendre une pose entre deux actions.
08h10
: Je suis dans le
métro.
La ligne 13 est noire de monde. Pas de places assises et une chaleur
étouffante. Je remarque que pas mal de gens me fixent d’un air étrange. Ma
tenue de camouflage n’est pas aussi efficace que je le croyais.
Qui sortirait par une aussi belle journée de printemps avec un long
manteau en laine mélangé gris, la tête recouverte d’une large capuche et le
visage couvert d’une écharpe de couleur noir ? Et bien non vous ne vous
trompez pas, je suis coupable, j’avoue !
En moins d’une demi-journée, je
viens de briser tous les codes de la fashion blogosphère.
Note de la fashion police : 4/10
Comme le dirait Cristina : « Ma Cherrrie, Ma Cherrrie, tou ne peux par
fairrre ça tu as oune petite taille, alorrs les manteaux long c’est IN-TERRR-DIT !
Je rajoute : FORMELLEMENT INTERDIT !
Pourtant je suis sûre que dans l’une de ses émissions elle a conseillé à
l’un des participants de détourner l’attention sur une autre partie du
corps. J’ai suivi ses conseils à la
lettre et j’ai tout misé sur le style : Louche et hurluberlu. C’est toujours
mieux que d’exposer mon visage au monde.
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