vendredi 20 novembre 2015

Des lendemains qui déchantent

Des lendemains qui déchantent


                Mercredi 6h50: 
                Il y a des jours où se lever est un drame en soi. Je ne parle même pas de l’obligation de regarder son visage dans le miroir. Ça c’est une torture. C’est avoir des tendances masochistes. Pourquoi s’infliger tant de souffrance, je vous le demande mesdames?
            La lumière me fait mal aux yeux.  J’ai une douleur lancinante à la tête chaque fois que je tente de la bouger d’un côté ou de l’autre et j’oublie le plus important : Mon visage.
C’est un croisement entre un tableau surréaliste de Picasso, grâce à la boursouflure qui va de ma tempe droite à ma joue. Boursouflure sur laquelle, on peut facilement distinguer  les coups de peintures d’un violet profond presque bleu nuit dignes des coups de brosse de Vincent Van Gogh et son impressionnant fouillis.
 Je n’ai même plus figure humaine. Je sors de la salle de bain en titubant après avoir fait une toilette qui s’est avérée fort douloureuse. Souffrir n’est pas une excuse pour se laisser aller. Chasser la crasse est un devoir de tous les jours.
            Je reprends le chemin de ma chambre et m’effondre sur mon lit. Non ! Je ne veux pas aller travailler. Je me lamente sur mon sort depuis quelques secondes lorsque mon portable vibre.
SMS :
«  La photo n’est pas pour aujourd’hui ? »

            Oh non !!!! La photo ! J’ai oublié la photo !
Je ne peux  absolument pas me présenter avec une tête pareille. Mais ma présence est obligatoire. Quel imbécile a eu l’idée d’organiser un challenge photos ?
            Pas de panique, tout va s’arranger, il suffit que je pense à un plan, sauf qu’en cet instant ma cervelle est vide. Aucunes idées ne s’y promènent actuellement. Il est encore bien trop tôt et le choc de la veille n’a rien fait pour arranger les choses.
            La veille ! Non ! Mieux vaut ne pas penser à la façon dont je me suis ridiculisée. J’étais complètement bourrée et je lui ai littéralement fait du rentre dedans. L’idée même de croiser Reyes me fait paniquer. Qu’a-t-il pensé de moi ?
Haaaaa!!!!! Je l’affirme, mieux vaut ne pas y penser et garder cette partie de ma mémoire en sommeil, du moins jusqu’à ce que je puisse retrouver tous mes moyens et gérer ma crise identitaire.
« Ça craint un max ! »
           
            07h05 : Je dois aller travailler, je dois aller travailler.

                Une demi-heure plus tard: Je dois toujours aller travailler.
J’ai parcouru mon appartement cinq fois et je ne suis toujours pas complètement habillée. Mais où est passé mon super chemiser blanc qui s’est pris une légère teinte rosé dernièrement ? 
Je déteste mon boulot ! Je déteste les tailleurs ! Je fouille un peu partout. Ma chambre est une mine de trésor tant il y a de vêtements malheureusement je n’ai jamais rien à me mettre. Dans mes recherches jusque-là infructueuses, je tombe sur le fer à repassé chaud. « Je t’ai oublié toi ». Reste à savoir où j’ai pu ranger la planche à repasser. 

        10 minutes plus tard : Chocolat, chocolat, chocolat. Je n’ai pas le temps de prendre mon petit déjeuner. J’ai comme qui dirait l’impression d’avoir pris 100 ans en une nuit. Je suis lente et je ne peux pas m’empêcher de prendre une pose entre deux actions.
               
08h10 : Je suis dans le métro.
La ligne 13 est noire de monde. Pas de places assises et une chaleur étouffante. Je remarque que pas mal de gens me fixent d’un air étrange. Ma tenue de camouflage n’est pas aussi efficace que  je le croyais.
Qui sortirait par une aussi belle journée de printemps avec un long manteau en laine mélangé gris, la tête recouverte d’une large capuche et le visage couvert d’une écharpe de couleur noir ? Et bien non vous ne vous trompez pas, je suis coupable, j’avoue !
            En moins d’une demi-journée, je viens de briser tous les codes de la fashion blogosphère.
Note de la fashion police : 4/10

Comme le dirait Cristina : «  Ma Cherrrie, Ma Cherrrie, tou ne peux par fairrre ça tu as oune petite taille, alorrs les manteaux long c’est IN-TERRR-DIT !

Je rajoute : FORMELLEMENT INTERDIT !


Pourtant je suis sûre que dans l’une de ses émissions elle a conseillé à l’un des participants de détourner l’attention sur une autre partie du corps.  J’ai suivi ses conseils à la lettre et j’ai tout misé sur le style : Louche et hurluberlu. C’est toujours mieux que d’exposer mon visage au monde.

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