Un Amour De Chaussures
Petites questions existentielles 1
Dans la vie, on peut tout avoir il suffit de s’en donner la peine.
Bon enfin, on peut presque tout avoir, parce qu’il y a des choses que tout le monde ne possède pas, ou plutôt que les personnes tentent désespérément de se délester une fois entrée dans l’âge adulte.
L’Imagination ! Cette petite chose qui nous permet de supporter les dures réalités de l’existence. À croire que « l’imagination » est une sorte de tare. On est immédiatement classifié et étiqueté à la rubrique « débarque ou finira dans un hôpital psychiatrique ». Imaginer c’est bon pour les petits enfants, mais certainement pas les grands.
C’est vrai !
Vous avez déjà remarqué l’acharnement des professeurs à l’école ? « Arrêtes tu dis n’importe quoi ! » « Tu es tête en l’air ». Qui puis-je si j’aime regarder le ciel ? « Redescend sur terre ! » Je regarde mes pieds, très jolis, surtout avec cette superbe paire d’escarpins cloutées mais je confirme, ils sont bien collés au sol. « Regarde la réalité en face » : Non merci, bien trop barbante pour ça !
Et s’il n’y avait que les professeurs et bien se serait tolérable après tout on ne doit les supporter qu’un peu moins de 40 heures par semaines, 5j/7. Heureusement que le Week- End existe !
Où en étais-je ? Ah oui !
Je disais donc qu’au bout de quelques années, les parents s’y mettent aussi, les amis, la famille.
Rien que de m’en rappeler, j’en soupire déjà. Et surtout, vous avez déjà remarqué ce ton condescendant et ses soupirs, ses sautes d’humeurs qui résument tout en une seule pensée : « Mais qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de toi ? »
A croire que j’avais demandé quelque chose moi ! Mais qu’on me laisse tranquille dans mon petit univers à des millions d’années lumières peu importe !
Avec l’imagination on ne peu jamais être déçu, on peut crée, croire qu’on est quelqu’un d’autre, croire qu’on est riche. Parce que vous pensez que quelqu’un de riche à de l’imagination ? Non, l’imagination c’est l’apanage des plus humbles, des petites gens comme vous et moi.
Parfois, je me dis que je suis la personne la plus incomprise du monde. Je me décris volontiers comme un être supérieur, hors du commun.
- Suis-je une folle avec un zeste de génie?
Euh…Voilà un dilemme très cartésien qui au bout de 3 minutes de réflexion me plonge dans une envie de nourriture.
HUMMMMM……. !!!!
Bon revenons à la réalité et mettons fin à mes digressions sans queue ni tête. Vous vous demandez surement pourquoi je vous raconte tout ça, pourquoi je piaille pour ne rien dire ?
Et bien c’est lié à une histoire de chaussure !
Pas une simple histoire de chaussure mais…
THE CHAUSSURES :
Un ouragan !
Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur les chaussures ! Ici c’est la Vrai Vie !
Mais, mes préférées demeurent les chaussures à Talons. Des talons hauts, fins, élégants. A chaque fois je m’ingénie à découvrir la perle rare, celle qui me fera battre le cœur. C’est un peu comme trouver l’homme de sa vie hein, le secret : Il ne faut pas chercher et laisser le hasard faire les choses. Je suis quelqu’un de très croyant, toute cette histoire de destin, j’adhère sans problème. Pour preuve, je lis mon horoscope tous les matins. Cela fait parti de ma liste de la journée.
Ma liste ne varie jamais !
1st Place :

Au moins je suis sûre d’avoir fait quelque chose de ma liste dans la journée ! En même temps les journées sont de plus en plus courtes sauf au travail. C’est un mystère qui n’a toujours pas été résolu.
Après tout, n’est pas Einstein qui veut.

La théorie de la relativité ça a vraiment du bon et ça explique plein de choses. On a tout de suite l’impression d’être plus intelligent.
Pour en revenir aux chaussures :
Reconnaissons-le Mesdames, une paire d’escarpins muni de fins talons de 12 cm c’est tout de suite plus chic, plus classe, plus fashion, plus sexy, plus tout quoi !
You are The QUEEN!
Toi viens que je te serre dans mes bras.
Enfin vous avez compris
l’idée.
Je plaque mes mains contre la devanture.
Maintenant je suis désespéré.
L’art d’acheter une paire de chaussures
Comme à mon
habitude, je flâne dans les rues de la capitale. Objectif : Me désennuyer.
Je déambule sur les
pavées de la rue Saint Honoré. Je dois avouer que j’ignore même comment j’ai
fait pour y arriver. Je me rappelle être sortie rue du Louvre et ensuite trou
noir.
Je vous explique:
Je n’ai aucun sens de l’orientation, les rues sont pour moi un enchevêtrement de
lignes verticales et horizontales, parfois parallèles ou perpendiculaire. Le
tout agrémenté de point vert et de petits traits blanc (ils appellent ça
espace vert et passages piétons). En
plus, chaque sortie est pour moi une nouvelle découverte. J’ai toujours
l’impression de partir à l’aventure.
Un plan ? Ce
n’est pas pour moi, je ne saurais même pas dans quel sens le tenir !
Mais je n’ai aucune
inquiétude: Comme on dit tous les chemins mènent à Rome et à Rome faisons comme
les romains, ou quelque chose comme ça même si on est en Gaulle.
- Je sais lire.
- Mon téléphone possède
un GPS dont je n’ai jamais compris l’utilité (il y a une flèche rouge qui
tourne en même temps que moi. Est-ce l’arrivée ou la destination, question
élémentaire mais qui ne possède pas d’explications).
- Je peux toujours
demander aux passant qui m’abreuvent d’explications plus nébuleuses les unes
que les autres (sérieusement à partir du second feu rouge, je perds
systématiquement le fil de la conversation. J’hoche poliment et automatiquement
la tête avec l’air le plus intéressé et le plus intelligent dont je suis
capable), les phrases courtes, ils ne connaissent pas.
Donc, je déambule
l’esprit je ne sais où dans la rue. Je tourne à droite, puis à gauche, je
goutte une falfelle (un beignet au pois chiche libanais) qu’un des vendeurs du
restaurant propos aux passants sur un plateau. Trop salé pour moi.
C’est fou le nombre
de restaurant qui se trouvait sur cette rue.
Après plusieurs tours et détours, je suis
comme statufié devant une boutique. Je suis comme l’une de victimes transformée
en statue après avoir croisé le regard qui tue de la gorgone (avec les serpents
en moins).
A première vue, la
boutique n’a rien d’exceptionnel : Petite, sombre, pas d’ampoules éclairantes,
pas de strass rien d’extraordinaire. Sauf,… cette magnifique que dis-je ! SUPRÊMEMENT ORIGINAL paire de chaussure. Les plus belles de toute
ma vie ! De sublimes sandales noires et argentés. Un croisement entre la
bottine et la spartiate. (La génétique ça a du bon, certains croisements de
chromosomes sont vraiment réussis). Elles sont munies de brides en cuir noir à
boucle argenté sur la cheville. Les talons de douze centimètres sont un
empilement de ressort métallique légèrement rouillé et donne au corps une
allure rock et vintage. Une petite lanière en cuir tressé maintient l’extrémité du pied.
A cet instant,
l’expression « de battre mon cœur s’est arrêté », prend tout son
sens devant tant de magnificence. Au bout de la troisième seconde, je pense
enfin à remettre mon appareil respiratoire en route et j’inhale de l’air. Un
peu comme le ferait un bébé à la sortie du ventre de sa mère.
Je réalise que mes
jambes sont prises de tremblements compulsifs. J’essuie mes mains devenues
moites sur mon jean diesel. Mon cœur tambourine si fort que j’ai l’impression
qu’il s’apprête à sortir de ma poitrine pour s’écraser sur la vitrine et y bavé
tout son saoul. (Vous avez toutes vue THE MASK avec Jim Carrey ?) Et croyez-moi
mon cœur sait faire du lèche vitrine. Il dit je t’aime !
Une fois le premier
choc passé, je me ressaisis et me résout enfin à bouger, pas pour aller bien
loin, non. Je me contente de 3 pas et me retrouve à la porte de la boutique. Je
presse la poignée de métal.
FERME
Horreur… !
Je réitère une
seconde fois au cas je n’y aurais pas mis assez de force. Ma main sur le fer froid,
je pousse de toutes mes forces. Toujours rien. Je colle mes yeux à la vitre
sale. Je ne vois pas grand-chose, c’est peut-être dû à la saleté. Je souffle
sur la vitre et frotte de toutes mes forces. Je plisse les yeux. Toujours rien
Je m’aperçois que
des passants me jettent des regards étranges, soupçonneux. Je force un sourie
crispé consciente que je puisse leur paraitre étrange. Mon Dieu peut-être me
prennent-ils pour une voleuse venue identifier le lieu de son futur braquage.
- La vitre est bien
plus propre maintenant, j’ajoute avec un air enjoué en montrant ma main ganté
de noir (moi qui voulait montrer patte blanche).
Ça y’est on me
prend pour une folle ! D’une minute à l’autre je verrais apparaitre la
police. J’attends que le rue soit de nouveau vide puis reporte mon attention
sur la boutique.
A nous deux :
On en étions-nous déjà ? C’est à ce
moment-là que je LA vois. J’avise la plaque à la peinture bleue écaillé, à
peine visible.
Toute ma joie de
vivre s’envole comme par magie. J’en reste stupéfaite. Jamais je n’avais vu de tels
horaires. Ce sont des horaires de Banque avec un grand B. Quelles boutiques dignes
de ce Nom sont fermées un Samedi après-midi ? C’est comme porter une
attaque directe au commerce international, une atteinte aux valeurs économique
du pays !
MOI
VS BOUTIQUE :
Je viens
d’atteindre sans aucuns doutes les affres de la plus profonde désespérance. Je
devais attendre jusqu’à Mardi. Mardi ! J’avais le temps de mourir jusque-là
et je m’éteindrais en pensant à cette paire de chaussure, mon œuvre inachevée
et ensuite je reviendrais sous une forme ectoplasmique hanter cette boutique.
Je ne veux pas
devenir un fantôme triste !
Et la
boutique est si rasoir ! L’éternité ne va pas être marrante à ce
train-là !
A ce moment-là, la réalité me percute de plein
fouet. C’est impossible ! Mardi je travaille. Je débute à 8h45 pour
terminer à 18h05 et il me faut compter plus d’1h de trajet. J’ai l’impression
de passer sous un rouleau compresseur. Non ! Je viens juste de me faire
percuter par un camion !
A l’intérieur
de moi une étrange boule prend forme au niveau de mon estomac. Je les
veux ! JE LES VEUX ! Hurle mentalement mon cerveau. Ces chaussures
sont devenues pour moi un défi.
ET JE LES AURAIS !
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